Pour Bertrand PHILIBERT, peindre est un cheminement, une rencontre de la peinture avec la matière où les fibres ligneuses du bois, la trame de la toile, texturent et nuancent les touches par transparence.
Déposées en un geste unique, les empreintes colorées sont les témoins de ces rencontres. Elles se juxtaposent, s'organisent et se déploient en personnages dont la transparence des corps traduit leur entière appartenance au monde et la complicité de l'artiste avec le bois, en réseaux comme des tissus vivants ou urbains.
Apparaissent alors les trames de nos corps, de nos villes et de nos vies, structures de toutes nos mémoires.
C'est de cet échange réciproque et respectueux entre la matière et Bertrand PHILIBERT que les œuvres prennent vie et invitent chacun à ressentir pleinement sa profonde symbiose avec la nature, à sillonner encore et toujours les mondes, à s’interroger sur l'impermanence des choses et des êtres.
MÉMOIRE organique, tissu neuronal dynamique aux multiples connexions.
Réseau malléable de cellules vivantes, réorganisation permanente. Plasticité neurale. Strates.
Labyrinthe infini des traces mnésique et des souvenirs interconnectés.
Construire sa mémoire en sillonnant la vie. Parcourir sa mémoire comme on parcourt une ville.
Mémoire numérique, portée par des terres rares et des métaux précieux.
Information encodée, copiée, collée, échangée, stockée, surstockée, marchandée.
RAM, vive, volatile et temporaire - ROM, morte et permanente.
Fragmentation, estompage progressif des souvenirs. Perte des réseaux. Disparition des contenus.
Terre, SOURCE d'eau, réseau karstique, résurgences
Terre, source des matériaux de construction qui font la gloire des CITÉS.
Cité-matière, dont les murs de pierre, de brique, d’argile racontent le sous-sol et protègent les gens.
Tissu urbain à sillonner.
Citadelle, protectrice des hommes et de leur mémoire.
Forteresse, parois physiques ou morales, visibles ou invisibles, plus ou moins perméables.
Cités des sables, mirage émergeant du désert, enfouissement.
Ruines, empreintes d'anciennes cités aujourd'hui disparues, porteuses de mémoires d'autres cultures.
Terre, après les ruines, quand les peuples ne sont plus, tu retrouves ta matière.
L’agitation, la VIBRATION du centre-ville m’incite à bouger, à me
déplacer, à parcourir librement les réseaux.
Sillonner la cité et sa trame est promesse d'autres regards et de nouvelles rencontres. L’artère principale semble infinie.
Composant de la sève circulante, je chemine dans ce gradient de mouvement, de couleurs et de sons.
Soudain, oblique et comme enjambant le damier de la ville,
Une autre artère majeure apparait, et m’ouvre à l’ivresse séduisante de nouvelles perspectives...
Perméabilité des espaces, des esprits, des limites relatives et mouvantes franchies imperceptiblement.
Je m’éloigne du centre depuis un moment. Un calme relatif s’installe.
Ailleurs dans ma ville, le rythme des êtres et des choses, l’espace et le temps prennent forme autrement.
Comme une autre ville dans ma ville, d'autres mondes dans le monde, vers d'autres cultures.
Mouvement arrêté, temps suspendu, quiétude propice à une INTROSPECTION.
Laisser nos corps transparents s’imprégner du monde extérieur.
S’abstraire, percevoir l’osmose. Quitter toute narration. Retrouver notre nature.
Au sein de cette matière organique, et par la touche picturale posée en un geste calligraphique,
naissent les contours de l’enveloppe corporelle de personnages qui nous deviennent visibles.
Puis, cette même touche allant s’atténuant, le fond reparait graduellement, les corps réintègrent en leur centre la trame du bois redevenu pleinement apparent.
Ainsi les personnages appartiennent simultanément à l’espace pictural et à l’espace naturel du fond,
révélant la nature transitoire de la vie et notre appartenance totale au monde.
Le temps d'une vie, interagir physiquement avec la matière, parcourir l’espace, explorer notre environnement,
c’est s'explorer soi-même et se découvrir,
en transit sur notre planète.
TRANSIT
Fond pictural de bois teinté de bleu, tel l’océan d’où émergea la vie.
Océan qui par la lymphe, notre mer intérieure, se perpétue aujourd’hui en nous.
Fond teinté de brun, évocateur de la terre porteuse et nourricière.
CIRCULATION
venue - avenue - avenue - voie rapide - voie d’accès - sens unique - boulevard - périphérique - deux fois quatre voies - sortie - rocade - sens unique - échangeur - autoroute - deux fois trois voies - deux fois trois voies - deux fois trois voies - deux fois trois voies - deux fois trois voies - direction - sortie - rocade - sens unique - route - double sens - direction - sortie - sens unique - voie express - avenue - avenue - ave...
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